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BURUNDI : Corona, une maladie à prendre au sérieux

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Depuis quelque temps, le monde est en alerte, le coronavirus tue. Des mesures d’hygiène sont prises ici et là, interdiction des rassemblements, fermeture des frontières … Bref, les administratifs essaient de prévenir la propagation. Un retour sur certains comportements qui laissent à désirer. 

Samedi le 21 mars, il est 15h. Je suis en ville. En attendant une amie avec qui j’ai rendez-vous, je fais un petit tour de la ville. De nouvelles mesures d’hygiène s’observent. Sur les arrêts-bus, devant les magasins, les banques…, il y a des kits de lavages, toute personne qui entre doit se laver les mains. Sur les parkings, les gens ne veulent pas se laver les mains, certains font des négociations, d’autres se fondent dans la masse et entrent sans se laver.

Devant les shops et magasins, c’est plus au moins sérieux. Sauf cette jeune dame qui, au lieu de se laver les mains comme les autres, brandit un désinfectant qu’elle n’ouvre même pas. Genre, « j’ai un désinfectant, donc je passe ». Je pouffe de rire : donc avoir un désinfectant sur elle signifie qu’elle ne peut pas se laver les mains ? Mais non, ce n’est pas rigolo, je me ressaisis, c’est grave. J’approche le jeune homme qui est en train de veiller à ce que ces mesures soient respectées. « On se querelle avec les gens pour qu’ils se lavent les mains, on dirait des enfants », me confie-t-il agacé.

Le lendemain, j’observe la même scène à l’église ou les gens veulent tricher et entrer sans se laver les mains. La question me taraude encore, pourquoi un simple geste comme celui de se laver les mains est perçu comme une corvée par des gens adultes ?

Pas de Yambi s’il vous plaît !

Le ministre de la Santé l’a bien dit dans sa sortie médiatique du 16 mars 2020. Certaines salutations comme les câlins, bises et les poignées de mains sont interdites pour faire face à cette pandémie. Mais les Burundais semblent ne pas comprendre.

Dimanche 22 mars, je sors de la messe du soir. Il est 19h, et je dois attendre quelqu’un dehors. À la sortie de la messe, des gens s’embrassent, les uns inconsciemment d’autres le font exprès. « Nta corona ihari mu Burundi sha, yambiii » (Il y’ a pas de coronavirus au Burundi, fais-moi un câlin). De loin, je fais des signes de la main à certaines connaissances. Un ami vient et insiste, « non tu dois me saluer ». J’essaie de le convaincre que c’est pour notre bien à tous et qu’il devrait suivre ces mesures de préventions mais en vain. Mais pourtant, on ne s’est pas souhaité « la paix du Christ » dans l’église comme on le faisait avant et tout le monde savait pourquoi.

Une pandémie prise à la légère

Au départ, la mauvaise blague, c’était que les noirs ne peuvent pas être contaminés. Après des cas dans presque tous les pays d’Afrique et même dans des pays limitrophes, la blague aujourd’hui est que nous autres Burundais, sommes protégés par le plus haut, par le sang du Christ. Oui, Dieu veille sur nous.

Mais sommes-nous les plus fervents des chrétiens ? Et même si nous l’étions, Dieu nous châtierait pour notre négligence car qui aime bien châtie bien. Protégeons-nous.

Avec Yaga

 

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