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RDC : Des acteurs sociaux en danger au Sud-Kivu

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Des opposant et acteurs sociaux sont martyrisés dans la province du Sud-Kivu à l’Est de la République Démocratique du Congo. Certaines autorités se couvrent derrière l’Etat d’urgence pour régler des comptes à toute voix disconcordante. Une mauvaise nouvelle qui inquiète les défenseurs de droits humains qui estiment que « diriger autrement », c’est respecter les droits de l’homme et d’accepter des critiques pour corriger.

Depuis l’arrivée de Théo Kasi à la tête de la province du sud Kivu, plusieurs acteurs sociaux ont levé le ton lui prévenant sur les attentes de la population longtemps délaissée.

Parmi ces attentes, la sécurité, les routes, la gestion honnête des finances publiques, le respect des droits de l’homme et tant d’autres besoins vitaux étaient les priorités de plus de 6 millions d’âmes que compte le Sud-Kivu.

Ces promesses non tenues

En moins d’une année, la grande partie de ses promesses n’ont pas été réalisées. Le gouverneur du Sud-Kivu fait des promesses sans les tenir, ce qui déçoit plus d’un Sud-Kivutiens.

Face au manque du concret dans ses promesses, certains hommes politiques, des acteurs sociaux et des militants des mouvements citoyens se sont levés pour alerter l’autorité sur ces promesses non tenues.

Parmi eux, Heri Kalemaza, un jeune avocat et porte-parole du Parti Congolais pour le Progrès, un acteur politique jamais convaincu de la gestion de la province par le locataire du palais de Nyamoma.

Face à son intransigeance, il a été mis aux arrêts pour outrance au gouverneur selon le motif de son arrestation.

La personne du gouverneur est sacrée ?

Selon la cellule de communication du gouvernorat de province, l’arrestation de Héri Kalemaza était prévisible.

Elle félicite leur boss pour la décision en soulignant « le gouverneur Théo Kasi a pris de la hauteur en vue d’emmener ce jeune homme à s’assagir… ».

Et d’ajouter « la justice est libre de se saisir de ce cas devenu tristement célèbre abonné à la désacralisation de la fonction du gouverneur…».

Tu critiques, on te coffre

Si Heri Kalemaza a été le premier à être cueilli, d’autres acteurs seraient sur la liste. Parmi eux des acteurs des mouvements citoyens et des journalistes semble-t-il, qui eux, ont refusé de brader leur indépendance, nous file un habitué du gouvernorat.

Malgré ces menaces, certains acteurs se disent continuer la lutte car seule « la lutte libère ».

« C’est ridicule, au Sud-Kivu désormais, il y a deux choix ou tu acceptes l’argent pour te taire ou du fait la prison. Nous allons continuer à dire haut que rien ne marche en province », martèle un activiste de mouvement citoyen.

La liste des victimes du gouverneur serait longue selon son proche. Un message d’un membre sa cellule de communication va dans le sens de le confirmer. Pour lui, le prochain c’est un journaliste.

« Bientôt ça sera un journaliste, l’épicentre déjà localisé.  Allez-y avec vos injures qualifiant le gouverneur d’un démagogue », menace-t-il dans un message qui circule sur les réseaux sociaux.

Gouverner autrement, un slogan vide ?

Pour les défenseurs des droits humains, cette façon de faire est un danger pour la République si un gouverneur peut penser faire arrêter toute voix discordante qui sonne le glas en dénonçant la mauvaise gestion.

 « Gouverner autrement, c’est respecter les droits humains et accepter les critiques pour corriger », interpelle un membre de la Commission Nationale des Droits de l’Homme sous anonymat.

Un conseil qui rappelle au gouverneur son serment devant les députés provinciaux où il avait annoncé de faire du respect de droits de l’homme son cheval de bataille.

« Le droit de l’homme, le droit de la femme et de l’enfant, la promotion du genre, la protection des groupes vulnérables…, seront des valeurs cardinales pour la restauration d’un Etat de droit… », avait-il affirmé avant d’ajouter : « je ferai de la liberté de la presse, une des valeurs traversables de mon gouvernement ».

Ngwabidje sur les pas de ses prédécesseurs ?

Une guerre désormais ouverte entre l’autorité provinciale, les acteurs sociaux et les journalistes ?

La question est plus importante que la réponse aussi longtemps que le Sud-Kivu est une province où la violation des droits de l’homme est monnaie courante. On a vu Nyamugabo sur le pas de Cishambo.

L’actuel gouverneur serait-il hanté par le même esprit ? Qui sera le gagnant dans ce front ? L’Etat d’urgence décrété par le Chef de l’Etat est-il enfin considéré comme une occasion pour justifier le règlement des comptes ? Autant de questions sur les lèvres des habitants du Sud-Kivu, la province du premier prix Nobel de la paix en RDC.

La rédaction

 

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