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Vue de la ville de Goma.
Consolidation de la paix

Nord-Kivu : pas une nuit sans coup de balles à Goma

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Goma la ville touristique de la RDC vit dans une insécurité permanente. Des cas du kidnapping sous rançon, à des assassinats ciblés en passant par les massacres des Wazalendo, cette ville prisée par bien des congolais a besoin de la paix. Pour se défendre, les habitants organisent des manifestations qui se soldent souvent par morts d’hommes. Aux côtés des manifestations, ils organisent des patrouilles nocturnes et appliquent la justice populaire s’ils attrapent un voleur ou autre bandit. Une solution qui n’a pas aussi aidé Goma à vivre en paix.

Goma la belle

Une ville touristique située dans la partie l’Est de la république démocratique du Congo, entre le territoire de Nyiragongo au Nord, le lac Kivu au Sud et à l’Ouest, la frontière avec la république rwandaise à l’Est. Elle regorge une population estimée à plus au moins 2millions habitants. Très connue pour sa beauté et sa propreté qui la distingue des plusieurs autres villes du pays et qui pousse les visiteurs à la surnommer la ville la plus propre de la République Démocratique du Congo, la ville de Goma est un bijou dans les épines car la sécurité a toujours été une soif jamais satisfaite par les autorités.

Une histoire marquée par la violence ?

Historiquement la ville de Goma a été une terre promise et un pont pour plusieurs grandes rebellions qui sont nées dans la partie Est de la RDC, par là on peut voir l’Alliance des Forces Démocratique pour la Libération du Congo ‘AFDL’ de Mzee Kabila en 1997, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie ‘RCD’ avec l’ancien vice-président Azarias Ruberwa à 1998, en 2007 le Congrès National pour la Défense du Peuple ‘CNDP’ du General Nkunda, le Mouvement du 23 Mars dit M23 de Bertrand Bisimwa  en 2012 sans oublier les multiples groupes armés qui entourent la ville dénommé Wazalendo, dotés des armés et autres effets militaires.

Pour bien des analyses, Goma, reste une ville sous tension malheureusement les autorités n’ont pas encore trouvé un antidote efficace.

 « Goma reste une ville sous tension car tout peut se produire à tout moment ; la sécurité n’est pas seulement la présence des plusieurs armées dans la ville mais c’est l’absence d’une réponse adéquate pour mater un trouble ou certains actes qui menacent la quiétude de la population», regrette Gentil Mulume militant du mouvement citoyen Lutte pour le Changement LUCHA RDC-Afrique.

Des casernes en pleine ville

Pour Simon un étudiant de l’Université de Goma :

« les camps de militaires qui sont érigés dans les quartiers résidentiels qui sont devenus des refuges des personnes qui commentent des crimes dans la ville, sans oublier le chômage qui pousse les jeunes à faire ce qu’ils ne peuvent pas faire et ce là met en péril la quiétude. »  

Une déclaration que les autorités militaires ont toujours niée. La ville de Goma loge plusieurs casernes des militaires dont celui de camp Katindo, Munzenze qui est en démolition, le Mont-Goma qui est devenu aussi une caserne malgré les multiples dénonciations des activistes des mouvements citoyens sur le danger que représente ce logement des militaires à ce lieu.

Une ville sur militarisée au cœur de l’insécurité

En suivant le carnet sécuritaire du 2eme trimestre de cette année produit  par l’activiste sociale Chantal Faida, on signale : Plus de 15 cas de cambriolage, 19 assassinats, 4 cas de kidnapping et plusieurs autres cas d’insécurités

Les cambistes, les opérateurs cellulaires de transferts d’argent et les jeunes sont les premières victimes.

À part les forces armées de la République Démocratique du Congo avec toutes ses unités, la police et les services de renseignement, la ville de Goma regorge plusieurs troupes militaires étrangères sur son sol dont les forces de l’EAC constituée des militaires venus de  l’Ouganda, le Burundi, le Kenya, du Sud-Soudan, la MONUSCO, la brigade spéciale  dont l’armée Tanzanienne fait partie qui a combattue aux cotés des FARDC contre les M23 en 2013 sans parler des instructeurs blancs communément appelés « les Russes » par la population qui ne cesse de sillonner la ville en longueur des jours.

Que dit le bas peuple ?

« Tout en accusant les services de sécurité d’être à la base de l’insécurité, certaines personnes pensent que cette présence des multiples forces armées à Goma est même la source de l’insécurité grandissante, lorsque les militaires passent beaucoup de temps dans une région et s’habituent à la vie de ce milieu, si le pouvoir public n’est pas fort et rigoureux au point d’imposer son autorité sur le territoire, ils développent aussi des mécanismes pour s’enrichir par tous les moyens », regrette un habitant de Goma.

Face à cette situation, la population à élaborer sa propre stratégie de lutter contre l’insécurité. Les habitants de certains quartiers organisent des manifestations populaires, les groupes des jeunes qui font le rando « patrouille ».

Face à ce délaissement, les habitants s’adonnent parfois à la justice populaire quand ils attrapent un malfrat, une justice qui souvent ne distingue le coupable de l’annonçant.

Toute ces initiatives d’auto protection, ne sont pas durables,

« mais une procuration d’un calme temporel ».

Qui viendra sauver Goma de cette insécurité ?

Hervé AMANI

 

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