Guerre en RDC : Après Doha, Tshisekedi injecté de la ‘’Nangamicine’’ ?
Soudain, le langage a changé. Les discours de contestation et de dénonciation ne paraissent plus sur les lèvres du président congolais Félix Antoine Tshisekedi et de son entourage. Les internautes sont curieux de constater ce changement brusque contrairement à la fermeté que dégagé cet homme d’Etat. Qu’est ce qui s’est réellement passé à Doha ? Quelle est cette dose qui a su taire et persuader ce « haut-parleur » et garant de l’intégrité territoriale ?

‘’Se faire la guerre et entretenir de tensions inutiles, c’est une perte de temps. Nos pays resteront voisins pour toute la vie et nous ne sommes que des acteurs spontanés’’, a déclaré pour la première fois le président Felix Tshisekedi après les pourparlers de Doha (capitale du Qatar).
Nangamicine : Nangaa est le nom de l’ancien président de la commission électorale (CENI) et actuellement coordonnateur de l’AFC/M23. Une plate-forme regroupant à son sein le mouvement du 23 Mars (M23). Corneille Nangaa a été condamné à la peine de mort par la justice militaire à Kinshasa, ses biens confisqués et sa tête mise à prix par la justice congolaise, lui et une vingtaine de ses disciples. Après les pourparlers de Doha, beaucoup pense que le présidant Felix Tshisekedi aurait reçu un vaccin qui l’obligerait à adoucir le ton vis-à-vis de l’homme qu’il a juré de n’est jamais rencontré. Ce qui fait allusion à la ‘’Nangamicine’’.
Malgré cette tendance de céder, actuellement les Congolais vivant dans les zones occupées par les rebelles du M23, ne savent plus à quel saint se vouer. La crise économique, l’insécurité grandissante et l’ambigüité totale demeurent palpables.
‘’Il était plus opportun pour nous et surtout pour nos populations d’engager cette discussion directe avec le M23. Si cela aurait pour répercussion une cessation d’hostilités et une cessation de violence contre nos populations civiles’’, a déclaré Thérèse Kayikwamba, ministre Congolais des Affaires étrangères.
Cette guerre gérée par des tergiversations et bras de fer entre le gouvernement Congolais et le groupe hostile au gouvernement, dure plus de trois ans.
La solution qui serait trouvée depuis Juin 2022 dès l’occupation de la cité frontalière de Bunagana, venait de s’imposer après des milliers des décès et la perte de contrôle sur plusieurs territoires de deux provinces et 2 grandes villes à l’Est de la RDC.
Quand les sanctions sans effet apaisent Tshisekedi
Malgré le premier et le deuxième lot des sanctions américaines et européennes contre les personnalités politico-militaires du M23/AFC, ces rebelles ont conquéri des entités stratégiques à l’Est de la République Démocratique du Congo. Les cessez le feu immédiat de la SADC et l’EAC et celui de la communauté internationale, n’ont pas été respecté par toutes les parties au conflit. Au vu de l’échec des FARDC et ses alliés sur presque toutes les lignes de front, les Congolais espéraient à une réponse rapide sur la voie diplomatique.
Plus d’un observateur pense que le gouvernement Congolais serait dans ‘’une distraction’’ de penser qu’il y aura un mot d’ordre de la communauté internationale pour chasser les rebelles dans les villes et Territoires qu’ils occupent. D’autres fustigent la confusion totale sur le processus de paix étant donné qu’on ne sait plus qui est le vrai acteur de la médiation actuellement. Après le retrait de la République d’Angola dans les médiations sous la recommandation de l’Union Africaine, le dernier espoir reste le Qatar.
La surprenante rencontre de Doha au Qatar entre le président Felix Tshisekedi et Paul Kagame en face du Roi Cheikh Tamim Bin Hamad Al Thani, aurait visiblement fâchée l’Angola.
Selon certaines analyses ; ‘‘la tentative en marche semble viser tout simplement à sauver le pouvoir et prouver la force face à ce mouvement antigouvernemental qui tentent d’épiner le fauteuil présidentiel en RDC. Une autre prédisposition serait de vouloir éviter à tout prix le pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans la région des Grands Lacs tel que proposé par la CENCO et l’ECC. Au final tout parait comme un jeu du chat et de la souris’’.
La malignité qui prouve la force destructrice du M23/AFC
Enfin cette coalition rebelle s’attend aux arrangements dans une extrême force qui s’est taillé depuis trois ans de guerre.
Après l’occupation de la ville de Goma et celle de Bukavu, les éléments du M23 ont récemment engagés plusieurs fronts sur plusieurs axes au même moment. Les combats entre le M23 et les FARDC appuyées par les résistants Wazalendo sont encours à Lubero, Walikale, Minembwe, Walungu centre, Nyangezi et dans la plaine de la Ruzizi à Kamanyola. Ces rebelles étaient très déterminés malgré la pression qui pèse sur eux, les demandes de retrait immédiat, les sanctions de leurs chefs et le cessez les feux adressés par l’union Européenne et d’autres puissances.
Sans inquiétude, les rebelles se sont organisés en établissant ses trois zones de défense. Ces zones du M23 sont toutes commandées par des Généraux de Brigade, qui seraient tous sous sanctions de l’Union Européenne et Américaines.
La Zone de Défense Sud couvre les territoires et villes occupés dans la province du Sud-Kivu. Vous pouvez constater qu’elle est commandée par le Général de Brigade Byamungu Maheshe.
La Zone de Défense du Nord couvre une bonne partie du Nord-Kivu, notamment Goma, Masisi, Rutshuru et Lubero. Elle est visiblement commandée par leurs Général de Brigade Baudouin Ngaruye Wa Nyamuro.
Tandis que la Zone de Défense Nord-Ouest est celle qui voulait s’épanouir dans le grand Walikale avant qu’ils ne se retirent selon leur communiqué. L’intention pour eux, était d’atteindre la province de la Tshopo dont principalement la ville de Kisangani située à plus ou moins 400km. Cette zone en veille est commandée par leur Général de Brigade Justin Gacheri Musanga.
Selon l’ère et les tendances, le régime Felix Tshisekedi serait en train de se prêter à bien cohabiter et cogérer la République Démocratique du Congo. Selon les langages actuels, aucune autorité politico-militaire n’ose plus appeler les M23 des ‘’terroristes’’ comme avant. Le style de communication et qualification ont changés en un clin d’œil.
Le plus grand rêve de la population victime de cette crise c’est le retour de ‘’la paix’’. Ce qui n’est pas facile parce qu’au vue de pléthore des prisonniers libérés et les armes ramassés dans les rues par les civiles, sans parler de la facture des Wazalendo, la gestion de l’après-guerre risque d’être plus couteuse que la guerre elle-même.
Amisi Musada Emérite
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