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DDH et Journaliste

Sud-Kivu : Un jeune médecin sous menaces pour avoir soigné un rebelle en détresse

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Plusieurs menaces sont proférées contre le Docteur Serge Chirimwami, ancien porte-parole des étudiants de l’Université Evangélique en Afrique, une institution d’enseignement supérieur œuvrant à Bukavu dans la province du Sud Kivu à l’Est de la RDC. Il est accusé de collaborer avec des rèbèles. Son crime, avoir hospitaliser un rebelle blessé et dont il ignorait tout. Sa carrière est en danger et est traqué comme proche des rebelles FDLR.

Aussitôt diplômé en médecine, ce jeune médecin se voyait séquestré à plusieurs reprises pendant qu’il faisait ses débuts dans la carrière professionnelle.

Ces menaces lui avaient valu la révocation pure et simple au sein de la zone de santé de Mwenga au milieu de l’année 2016 où il venait d’être affecté comme médecin des hôpitaux. Ayant introduit plusieurs lettres de recours qui n’ont pas abouti, celui-ci était d’abord accusé de soutenir financièrement le groupe armé Raiya Mutomboki avant que cette version ne bascule finalement vers le soutient aux Forces démocratiques pour la libération du Rwanda/FDLR en action dans la même contrée.

Pour avoir hospitaliser un rebelle, un médecin sous menaces

Cette accusation était parait-il basé sur une suspicion après que ce dernier eut hospitaliser un des ténors et haut gradé membre de ce groupe armé dissident du Rwanda. Après sa sortie de l’hôpital, des témoins villageois de Mwenga avaient parait-il affirmé auprès des autorités administratives locales, avoir vu le patient rebel entretenir une relation qu’ils avaient jugée d’« amitié rapprochée» avec son médecin.

Ces accusations ont été lourdes de conséquences puisqu’elles auraient entre autres déclenché une série des menaces et empoisonné l’ambiance de sérénité à son lieu de gagne-pain ainsi qu’occasionner l’exil à ce jeune leader d’opinion vers le Rwanda.

Interrogé par notre rédaction le concerné avait  à l’époque nié en bloc ces accusation et prônait la théorie du règlement des comptes politiciens. Se sentant en totale insécurité, le jeune médecin s’était alors exilé au Rwanda ou il a travaillé comme praticien hospitalier et s’était dit déçu par la RDC, son pays d’origine.

Ces accusations ont été lourdes de conséquences puisqu’elles auraient entre autres empoisonné l’ambiance au lieu de son gagne-pain ainsi qu’occasionner l’exil à ce jeune leader d’opinion vers le Rwanda.

Interrogé par notre rédaction le concerné avait à l’époque nié en bloc ces accusation et prône la théorie du règlement des comptes politiciens. Se sentant en insécurité totale, le jeune médecin s’était alors exilé au Rwanda ou il a travaillé comme praticien hospitalier et se disait déçu par la RDC, son pays.

« Je suis déçu par mon pays car je n’arrive toujours pas à comprendre la raison de cet acharnement. Officiellement, l’on m’a révoqué parce que je travaillais soi-disant dans l’illégalité dans mon propre pays car ne disposant pas d’un visa de travail. Je me demande depuis quand le congolais a besoin d’un permis de travail dans son propre pays. Dans les coulisses l’on m’accuse aussi de collaborer et financer les rebelles mais même dans l’hypothèse où je le faisais, la question que l’on devrait se poser c’est la source de financement. A l’hôpital, nous ne connaissons pas qui est rebelle mais soignons les patients sans distinctions. Tout cela est une calomnie pure et simple visant à me nuire pour des raisons qui me sont encore obscures », avait précisé Serge.

Des ONGs alertent

Face à cette situation, certaines organisations de la société civile haussent le ton. Pour Me Pascal Mupenda, Directeur pays de l’ONG, Partenariat pour la protection Intégrée, PPI demande que Serge soit remis dans ses droits car étant Médecin, il a le devoir de soigner tous ses malades.

« Nous fustigeons les menaces et accusations sans fondement juridique établis dont est victime le compatriote Serge CHIRIMWAMI. En tant que congolais, ce compatriote mérite autant que chaque humain le droit de liberté et justice. A l’ère actuelle, il est absurde qu’une question aussi banale induise le genre d’acharnement dont est victime ce compatriote. Ce compatriote malmené pour avoir soigné un rebelle, mais en quoi est-ce que faire son devoir professionnel  est-il un crime même en contexte de guère soit-il ? », s’interroge Pascal.

Et d’ajouter :

« L’on devrait honorer les compatriotes médecins pour la noblesse de leur métier et non les vilipender a tort et à travers. Nous demandons que cesse la spéculation mais que justice et réparation lui soient enfin rendues ».

Son et images coupés de la part de la Justice

Malgré les démarches entreprises par Serge et quelques organisations qui l’accompagnent, les démarches administratives ainsi que la procédure judiciaire amorcées sont restées stériles. Cette affaire est longtemps restée latente a semblé brusquement rebondir depuis quelques mois. Des sources concordantes indiquent que c’est désormais l’Agence Nationale de Renseignement ANR qui semble en faire son affaire.

Interrogé par notre rédaction, le service de relations public de l’ANR a strictement refusé tout commentaire.

Il y a cependant lieu de se questionner si le concerné a bien choisi son abri, s’il n’a pas cherché refuge dans la gueule du loup. Car en considérant qu’au nom de la coopération régionale en matière de sécurité, les services de l’ANR jouissent de la prérogative de solliciter à leurs homologues rwandais une extradition de l’intéressé. Cela pourrait se faire dans le cadre d’une enquête préliminaire pour une question aussi sensible pour les deux pays voisins mais surtout pour le Rwanda.

Des FDLR toujours présents sur le sol Congolais

Rappelons que depuis 1994 le groupe armé rwandais FDLR dont il est accusé de connivence se trouve dans un exile-maquisard sur le sol congolais y semant cris et désolations. A sa tête, une liste non exhaustive des chefs rebelles est traquée par les efforts conjoints des FARDC et  RDF (Rwanda Defense Force).

Ces deux armées  ont dans ce cadre mené sur le sol congolais plusieurs opérations d’envergure pour l’éradication de ce groupe rebelle mais sans jamais y parvenir avec satisfaction.

Ainsi-dit, ni les services de securité congolais mais encore moins les autorités Rwandaises ne verraient de bon œil quiconque cité à raison ou à tort de collaborer de loin ou de près soit-il avec ce groupe rebelle. Quelle sera la suite de cette affaire ? Wait and see… !

Thérèse Ahana

 

 

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