Le Rwanda craint une attaque imminente de la RDC
« Nous, Peuple congolais, sommes décidés, cette fois-ci, à mettre définitivement fin à l’insécurité à l’Est de notre pays, quoi qu’il en coûte ».
Le 17 janvier 2023, le gouvernement de la République Démocratique du Congo a émis un communiqué en rapport avec la situation sécuritaire au Nord-Kivu, la partie Est du pays dont certaines localités sont envahies par les terroristes du M23 soutenus par le Rwanda. Au vu du non-respect des engagements par le Rwanda, de son refus de cesser de soutenir le groupe terroriste du M23 et d’agresser la RDC, le pays de Mamadou Ndala s’est dit prêt à toute éventualité et a promis se défendre par tous les moyens. Ce 19 janvier 2023, Kigali a réagi à ce communiqué en l’interprétant comme une menace d’attaque imminente contre le Rwanda.
En effet, selon le gouvernement de la RDC, les terroristes du M23 devaient quitter toutes les zones occupées en territoire congolais le 15 janvier 2023. C’est dans le but de permettre le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans ces zones et le retour des populations congolaises déplacées. Cela, dit Kinshasa, en application du Communiqué du Mini-Sommet de Luanda du 23 novembre 2022. Malheureusement, regrettent les autorités congolaises, cet engagement n’a pas été respecté !
« Le gouvernement de la République Démocratique du Congo constate que comme à leurs habitudes, les terroristes du M23 et les autorités rwandaises qui les soutiennent, n’ont pas, une fois de plus, respecté leur engagement, au mépris total de la Communauté d’Afrique de l’Est, CAE, de l’Union Africaine, UA, du Conseil de sécurité de l’ONU et des partenaires bilatéraux »,
écrit Christophe Lutundula, Ministre des Affaires Etrangères.
A Kinshasa, la colère et le ton montent
Six jours après la signature du Communiqué de Lwanda, la RDC a été « choquée » par le massacre de 227 civils congolais innocemment tués par le M23 et les Forces de Défense du Rwanda, RDF, dans les localités de Kishishe et Pambo dans la nuit du 29 au 30 novembre 2022, renseigne le Ministre. Un acte pour lequel, et parmi tant d’autres, Kinshasa interpelle l’ONU, l’UA, la CIRGL et les partenaires bilatéraux en leur demandant de prendre leurs responsabilités en sanctionnant les autorités rwandaises et les dirigeants du M23 qui ne cessent de les défier et de violer le droit international ainsi que les droits fondamentaux de l’Homme à l’Est de la RDC.
Ainsi, le gouvernement congolais a tapé sur la table en soulignant que quoi qu’il en soit, il assumera toutes ses responsabilités constitutionnelles pour sauvegarder l’intégrité territoriale ainsi que la souveraineté de son Etat et assurer la sécurité de ses populations. Ce ton tombe 7 mois après l’occupation de la cité de Bunagana et bien d’autres entités en province du Nord-Kivu par le groupe terroriste du M23 appuyé par le Rwanda.
Rappelant la déclaration du Président Félix Tshisekedi du 20 septembre 2022 à la 77ème session ordinaire de l’assemblée générale de l’ONU, le pays de Kimpa Vita se dit prêt à assurer sa défense et cela, par tous les moyens.
« Nous, Peuple congolais, sommes décidés, cette fois-ci, à mettre définitivement fin à l’insécurité à l’Est de notre pays, quoi qu’il en coûte »,
avait martelé le Président Félix Tshisekedi depuis le haut de la tribune de l’ONU.
Et Kigali trembla
« Le recrutement de mercenaires étrangers par la RDC est une indication claire que le gouvernement congolais se prépare à la guerre, et non à la paix »,
soutient le communiqué du porte-parole du gouvernement rwandais qui, de sa part, crie au mépris total de la décision de Luanda.
Finalement, le communiqué du gouvernement de la RDC est, sauf rien, perçu par son voisin comme « une menace d’attaque imminente ».
En attendant la réaction de la RDC sur ce que le Rwanda qualifie de « retrait apparent de la RDC du processus de paix de Nairobi et de Luanda », rappelons que la RDC a bénéficié, le 20 décembre 2022, de la levée de la procédure de notification des fournitures de matériels et d’assistance militaires dont elle souffrait pendant beaucoup d’années. A ce titre, la RDC ne devra plus notifier au préalable le comité des sanctions des Nations unies de tout achat et envoi d’armes et matériels militaires vers son territoire.
C’est ainsi qu’en date du 06 janvier 2023, le gouvernement de la RDC a réceptionné, dans la ville de Goma, du matériel militaire dans le cadre de la coopération militaire entre la RDC et la Turquie, renforçant ainsi les forces loyalistes au front contre le M23. Aurait-il été une mauvaise nouvelle pour le pays de mille collines dont le soutient au groupe terroriste du M23 est décrié ? Jusque-là, la RDC n’a pas encore déclaré la guerre contre le Rwanda.
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Redaction
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