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Menottes, photo d'illustration. Crédit tiers
Menottes, photo d'illustration. Crédit tiers
Insécurité

RDC : Des femmes et des policiers parmi les kidnappeurs

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Comme Kinshasa et le Nord-Kivu, la province du Sud-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, ne cesse d’enregistrer de cas de kidnapping et de corps sans vie. A l’intérieur comme en ville, la terreur règne. D’un côté, des corps sans vie sont ramassés presque chaque jour et, de l’autre, des appels exigeant des rançons terrifient les familles des victimes kidnappées. Parmi les malfrats attrapés dans cette sale besogne, l’on note, curieusement, des femmes et des policiers !

La vague actuelle du phénomène kidnapping au pays ne vise plus que des activistes qui élèvent leurs voix pour dénoncer les multiples violations. Vieillard, adulte et enfant sont tous victimes. Les raisons incluent non seulement les rançonnages mais aussi la mutilation et le trafic d’organes.

Deux femmes kidnappeuses condamnées à Bukavu

Le 5 août 2023, à Bukavu, dans la commune de Bagira, Madame Nadine Ombeni Malekera a été condamnée à la peine de mort par le Tribunal de Grande Instance de Bukavu pour meurtre de Merveille Kamundala, une fillette d’environ 5 ans enlevée et retrouvée morte-mutilée. Le verdict est tombé après deux jours d’audience foraine tenue à la place communale de Bagira.

« Réinvités » le 1er août par Nadine à l’insue de leurs parents, Merveille et son frère de 3 ans ne sont pas rentrés à la maison. Le lendemain, Merveille est retrouvée morte. Son corps abandonné dans un canal est dépourvu de la langue et de parties génitales. Quant à son frère, il est retrouvé drogué et dans le coma dans la maison de Nadine.

« L’accusation de meurtre mis en charge contre la prévenue Ombeni Malekera Nadine, en conséquence, le tribunal la condamne à la peine de mort. En titre des dommages et intérêts, Ombeni Malekera devra payer 50 mille dollars en francs congolais à la famille de l’enfant»,

a prononcé le juge Kamulete Kapajika qui a ordonné l’arrestation immédiate de la criminelle.

Le 10 septembre 2022, dans la même ville, c’est Julie Musombwa qui a été condamnée, au cours d’une audience en flagrance, à 8 ans de servitude pénale principale pour enlèvement d’enfant. A ses côtés, 2 policiers condamnés pour 3 mois de prison car ayant été reconnus complices de l’infraction d’enlèvement.

Kinshasa condamne 27 kidnappeurs

En juillet dernier, dans la capitale Kinshasa, 4 policiers ont été condamnés avec 23 autres kidnappeurs pour association des malfaiteurs, vol à main armée et meurtre. Le verdict avait été rendu par le Tribunal de Grande Instance de Kinsahsa/Gombe le 7 juillet 2023.

Certains ont écopé de la peine de mort, d’autres de 10 ans de servitude pénale principale et d’autres encore de 2 à 5 ans de prison, selon le degré de l’infraction de chacun.

Parmi les kidnappeurs, il a été compté plus de 5 femmes.

Goma face à ses deux faces

Connue pour sa beauté touristique en pleine révolution, la ville de Goma est aussi réputée pour un taux de criminalité élevé. Fusillades et kidnappings réguliers font parler de la ville. Femmes et hommes d’affaires, motards, taximen, revendeurs des crédits téléphoniques, professeurs d’université, enfants ou étudiants, tous sont touchés.

A présent, les réseaux sociaux sont inondés d’images pitoyables d’un garçon de 10 ans enlevé au quartier Murara le weekend dernier et retrouvé mort malgré les rançons que ses parents auraient remises aux bourreaux.

La complicité implicite de l’Etat

En RDC, si  l’hypothèse de trafic/commerce d’organes a été écartée par les services de sécurité qui ont indiqué n’avoir pas de confirmation quant à ce lors du procès en flagrance de juillet à Kinshasa, le rançonnage par téléphonie mobile reste monnaie courante.

Les kidnappeurs ne s’empêchent jamais d’exiger des rançons par transfert téléphonique (mobile money) ; ce qui suscite de vives tensions dans le camp des militants et activistes des droits humains qui taxent les compagnies de télécommunication de complicité dans la commission de ce genre de crime.

Les efforts de l’Etat pour mettre de l’ordre dans le secteur de communication restent loin de prouver de l’efficacité. Des enquêtes qui n’aboutissent jamais sont toujours annoncées. Une faiblesse qui profite aux criminels parmi lesquels des femmes et des policiers !

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