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DDH et Journaliste

Sud-Kivu : Ces militaires blessés de guerre abandonnés dans les rues

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« Je suis le premier blessé et le dernier, il n’y aura plus d’autres blessés de guerre. », une déclaration du lieutenant Daniel Ngoy Duma, habitant de Nguba et victime des affrontements de 2004. Les blessés de guerre dénoncent la façon dont ils sont traités par l’Etat congolais, pourtant ils ont longtemps servi sous le drapeau jusqu’à tomber dans l’infirmité. Pour notre source, la plus part de ces blessés ont entre cinquante ans et septante ans.

Personne de troisième âge, le lieutenant Daniel Ngoy, fut soldat depuis le règne de Kasavubu. Ce vaillant combattant est resté estropié lors de sa lutte aux côtés des forces publiques, le nom de l’armée à cette époque. Triste est son constat de voir que le gouvernement congolais reste silencieux face à leurs conditions des vies sociales.

Ngoy renseigne que, plusieurs victimes blessées de guerre vivent un calvaire.

« J’ai commencé l’armée depuis les années 1963 pendant que c’était encore les Forces Publiques avec le premier président de la République Démocratique du Congo, le défunt Joseph Kasavubu. Cela fait à peu près 57 ans. J’ai connu l’incident au champ d’honneur pour libérer la ville et ma jambe est partie en 2004. Avec la guerre de simba mulele, une guerre qui avait duré 80 jours, » renseigne-t-il.

Notre source renseigne sur les efforts fournis depuis des années déjà à servir le pays, mais sans que son gouvernement n’en prenne compte. Notre source précise que les conditions dans lesquelles vivent les blessés de guerre sont invivables. Un salaire de misère, qui ne leur permet pas de nouer les bouts de mois, fait de leur vécu quotidien un calvaire. Ces victimes crient assistance et réinsertion sociale ainsi que l’amélioration des conditions vitales.

« Près de 154 victimes militaires blessés de guerre, des femmes des militaires veuves, des orphelins non scolarisés depuis la mort de leur parents au front, nous  percevons une somme de 30.000 francs congolais. Le mieux serait de reconnaître les efforts des blessés de guerre et leurs payer comme les autres. 215000fc peut aider et nous éviter d’être des mendiants alors qu’on a servi pour le bien de la nation, » renseigne Ngoy.

Dépourvu de deux jambes depuis la guerre de Mutebusi, Jean Mbuya, âgé d’une septantaine d’années et habitant de la commune de Kadutu, exprime son regret d’avoir choisi le chemin de l’armée. Par ailleurs, il estime qu’être victime blessée de guerre n’est pas synonyme d’être coupé du reste du monde.

 « Devenir invalide et être négligé pour avoir servi le pays est la seule récompense que nous recevons du gouvernement congolais. Nous, blessés de guerre qui sommes dans la rue, devenons de grands mendiants. Quitter  Kadutu avec mes deux cannes sous la pluie, sous le soleil, sous la poussière de Bukavu, de fois ça me fait regretter le fait d’avoir emprunté l’armée » Regrette Jean Mbuya.

Pour Clément Mulonda, un ancien combattant, l’Etat congolais ne prend pas en compte les sacrifices de militaires. Il pense que les militaires blessés de guerre doivent être pris en compte et soutenus par l’Etat car pour lui, ces hommes qui ont fait la fierté du pays demeurent des héros vivants.

« L’Etat doit se rendre compte des sacrifices de militaires. Un sacrifice qui nous coûte la vie. Je garde ma position de militaire en appelant les autorités à l’attention et assistance aux victimes car ils sont peut-être des héros du pays », interpelle-t-il.

 Il renchérit en appelant à l’humanité vis-à-vis de ces militaires blessés de guerre.

 « Quelqu’un qui avait combattu depuis patrice Lumumba n’est pas vraiment un vaut rien dans l’armée. Ayons un caractère humain car on peut perdre les organes pour une cause noble et nous militaires nous les avons perdus pour la libération du pays », conclu notre source.

 Par Marianne Kulimushi

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