Sud-Kivu : Envoyer des enfants à l’école, des parents hésitent après l’occupation de l’AFC/M23

Malgré la timidité, la rentrée scolaire a été effective dans différentes écoles de la ville de Bukavu et dans certains territoires périphériques. Une semaine après la suspension des activités scolaires et universitaires intervenues sur ordre du gouvernement Purusi dans la province du Sud-Kivu, les cours dans certaines écoles primaires et secondaires ont timidement repris au Sud-Kivu. Le mouvement de l’Alliance du Fleuve Congo et leurs alliés M23 ont ordonné la reprise des cours dans toutes les écoles publiques et privées ainsi que des universités de la place dès ce lundi 24 février 2025. 

Malgré l’ordre donné certains parents hésitent encore à envoyer leurs enfants à l’école pour diverses raisons notamment, la peur de voir leurs enfants être victime des enlèvements pour être enrôler de force dans l’armé et d’autres ne maitrisent pas encore les enjeux du moment.  Certaines écoles privées et publiques de la ville de Bukavu et celles des territoires sous l’occupation ont répondu présent à l’appel lancée par le mouvement politico-militaire de l’AFC /M23 selon le communique du 22 février 2025 signé par Lawrence Kanyuka Kingston chargé de communication du mouvement.

La rédaction Déboutrdc.net a fait la ronde de la ville et a contacté ses correspondants dans différents coins de la province pour un décryptage de la situation.  Il ressort fort malheureusement que dans presque toutes les écoles visitées, les enseignants ont été beaucoup plus nombreux que les élèves. La moyenne des élèves qui ont répondu présent en classe avoisine  12%.

Interrogé, le recteur du collège Alfajiri, Tika Dieudonné rassure de l’effectivité de la rentrée quand bien même timide.

‘’La rentrée était trop timide au collège Alfajiri. Tous nos enseignants se sont bel et bien présenté seulement les élèves qui sont arrivés en nombre plus négligeables. A l’école secondaire sur un effectif de 1150 élèves nous avons enregistré seulement 227 élèves présents. Au primaire sur 1300 enfants uniquement 200 ont répondu présents. Les parents sont restés hésitants vu la situation sécuritaire. Nous avons réceptionné des correspondances des parents qui ont pu se déplacer avec leurs enfants et vont reprendre dès qu’ils se présentent dans la ville,’’ fait savoir le père recteur du Collège Alfajiri.

Dans le même cadre d’idée le lycée Cirezi a également repris avec les cours.Les enseignant et élèves tous étaient visibles à l’école.

Au cours de la ronde réalisée par le reporter de la rédaction Déboutrdc, le préfet de l’institut de la Trinite dans la commune de Kadutu, Kajunga Mageuko Marie Gorette rassure les parents que tout est mise en œuvre pour rassurer la bonne reprise de cours normalement. Elle invite par ailleurs les parents qui trainent encore à envoyer les enfants par peur qu’ils puissent sensibiliser leurs enfants à reprendre le chemin de l’école.  Par contre cette institutrice recommande aux responsables du mouvement AFC/M23 de bien rassurer la sécurité à ces enfants comme à leurs parents qui développent de la psychose.

Dans la commune de Bagira le complexe scolaire la Lune à également suivi le mot d’ordre et à repris le chemin de l’école avec un faible effectif d’élèves

« Aujourd’hui lundi le 24/02/2025 au complexe scolaire la Lune/Bagira, à la maternelle, au primaire comme au secondaire nous avons fonctionné normalement. Les enseignants  comme les élèves étaient  tous présents à partir de 7h00 jusqu’à la fin normale de cours » nous a informé la direction du CS la Lune.

Dans le territoire de Walungu la reprise de cours n’a pas été effective dans la sous division de L’EDU-NC Walungu 2. Selon notre source, ceci est dit au mouvement de déplacement de la population dans les agglomérations de Nyangezi et Kamanyola qui fuient les affrontements.

« La population est paniquée suite aux rumeurs qui circulent faisant état d’une probable attaque des combattant Wazalendo, mais aussi l’autorité du milieu a vidé la cité », précise un un cadre scolaire de Walungu.

Signalons que l’absence de la plupart d’élèves dans presque toutes les écoles contactées seraient due aux rumeurs qui circulent et qui disent que les enfants seraient en train d’être pris par force pour être enrôlés dans le mouvement politico-militaire AFC/M23.

Bien des analystes se posent la question de savoir comment les enseignants des écoles publiques seront payés ? Comment ceux des écoles privées seront payés dans une province où les banques sont fermées ? Comment les élèves de 6èmes primaires vont passer leurs examens de fin de cycle et ainsi que ceux de 6èmes années secondaires pour l’EXETAT ? Quid des enfants ayant fui leur maisons et villages ?

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